L'affacturage pour les entreprises du secteur de la défense
L'affacturage pour les entreprises du secteur de la défense
L'affacturage défense est une solution de financement rapide destinée aux entreprises évoluant dans l'industrie militaire, la sécurité, l'aéronautique ou la cybersécurité. Elle permet de transformer vos factures émises dans le cadre de marchés publics ou de contrats avec des donneurs d'ordre stratégiques en trésorerie disponible sous 24 à 48 heures, tout en sécurisant vos encaissements.
Ce dispositif renforce la capacité des entreprises à répondre à des appels d'offres exigeants, à investir dans l'innovation et à maintenir la continuité de leurs opérations, même lorsque les paiements publics se font attendre.
- Pourquoi le secteur de la défense a besoin de trésorerie ?
- Les spécificités des marchés de défense
- Affacturage et commande publique défense : que dit le droit ?
- Pourquoi l'affacturage aide les entreprises dans la défense ?
- Le fonctionnement de l'affacturage dans le secteur de la défense
- Les différents types d'affacturage pour la défense
- Points juridiques et opérationnels à verrouiller
- Exemple d'affacturage dans le secteur de la défense
- Indicateurs à suivre
- Mise en place : check-list en 6 étapes
- FAQ sur l'affacturage défense
- Notre offre d'affacturage pour le secteur de la défense
Cette solution s'adresse à l'ensemble des acteurs du secteur : fabricants d'équipements, sous-traitants industriels, prestataires techniques, fournisseurs de composants ou sociétés de maintenance, souvent confrontés à des délais de paiement longs et à des charges fixes importantes liées à la production, aux salaires d'ingénieurs et aux obligations contractuelles de haut niveau.
L'affacturage défense comprend trois services essentiels :
Grâce à cette solution, votre entreprise renforce sa trésorerie, allège son administration et sécurise son activité face aux contraintes financières de l'écosystème de la défense, trois leviers indispensables pour garantir la continuité et la performance de vos programmes stratégiques.
Pourquoi le secteur de la défense a besoin de trésorerie ?
Le marché du secteur de la défense connaît une accélération sans précédent. En 2024, les dépenses militaires planétaires ont atteint un niveau record de 2 718 milliards de dollars, soit une hausse de 9,4% en un an, représentant désormais 2,5% du PIB mondial. Cette progression, la plus forte enregistrée depuis au moins 1988, s'explique par la persistance des conflits en Ukraine, l'instabilité au Proche-Orient et la montée des tensions dans l'espace indo-pacifique.
En Europe, le mouvement de réarmement s'intensifie rapidement. Tous les pays membres de l'OTAN devraient franchir ou atteindre en 2025 le seuil symbolique des 2% du PIB consacrés à la défense, un objectif longtemps différé. Mieux encore, certains États expérimentent déjà ou envisagent une cible à 3,5%, marquant un basculement stratégique majeur.
En 2024, les dépenses combinées de l'Europe et du Canada ont bondi de 19,4% en volume, reflétant une dynamique de reconstitution capacitaire inédite depuis la fin de la Guerre froide.
La France s'inscrit pleinement dans cette tendance avec une trajectoire budgétaire ambitieuse. La Loi de programmation militaire 2024-2030 prévoit 413 milliards d'euros pour transformer les armées et renforcer la résilience des chaînes industrielles de défense. Cet effort massif vise à sécuriser la base industrielle et technologique de défense (BITD), mais il s'accompagne de tensions croissantes sur les finances publiques, ouvrant la voie à des arbitrages budgétaires plus stricts.
Sur le plan industriel, la pression s'accroît également sur les chaînes d'approvisionnement. L'Union européenne déploie des instruments comme le règlement ASAP et le dispositif EDIRPA afin de stimuler la production d'obus, poudres et composants critiques, tout en mutualisant les achats.
Ces initiatives répondent à la nécessité de lever les goulots d'étranglement qui freinent la montée en puissance industrielle. Elles se traduisent par une explosion des carnets de commandes… mais aussi par un accroissement considérable du besoin en fonds de roulement pour les PME et ETI fournisseurs du secteur.
Enfin, la conjoncture macroéconomique reste exigeante. L'inflation en zone euro, stabilisée autour de 2,2% à l'automne 2025, masque une réalité microéconomique plus tendue :
Dans ce contexte, l'affacturage s'impose comme un outil de gestion clé pour fluidifier le cycle d'exploitation, sécuriser le financement court terme et accompagner la montée en charge d'une industrie de défense sous haute tension.
Conséquence : des programmes plus volumineux, des délais longs, des stocks tampon et des investissements de capacité… alors que les règlements restent bornés par le droit de la commande publique. L'affacturage devient un outil cible.
Les spécificités des marchés de la défense
Les marchés de défense se distinguent nettement des contrats civils classiques par leur structure contractuelle, leurs cycles de production et leurs exigences financières. Ils s'inscrivent dans une temporalité longue, gouvernée à la fois par la complexité technologique des programmes et par la logique budgétaire particulière de la commande publique.
Des cycles longs accompagné d'un jalonnement rigoureux
Un programme de défense se déploie sur plusieurs phases : recherche et développement, qualification, industrialisation, production en série, puis maintien en condition opérationnelle (MCO). Chacune de ces étapes donne lieu à des jalons contractuels précis, souvent étalés sur plusieurs années. La facturation se fait généralement par acomptes et soldes à chaque jalon atteint, ce qui génère un cycle de trésorerie discontinu. Dans la commande publique, la périodicité des acomptes ne dépasse normalement pas trois mois, mais elle peut s'étendre jusqu'à six mois pour les marchés de défense et de sécurité, en raison de la complexité technique et des procédures de validation. Cet allongement des intervalles entre paiements accroît mécaniquement le besoin en fonds de roulement (BFR) des industriels, en particulier pour les PME sous-traitantes appelées à financer la montée en cadence avant perception des acomptes.
Des avances et préfinancement bien encadrés
L'acheteur public peut accorder une avance sur le montant du marché, généralement comprise entre 5% et 30%, variable selon la durée du contrat et son montant global. Ce mécanisme vise à soutenir la capacité de production initiale du fournisseur, notamment pendant la phase de préparation industrielle. Cependant, dans un environnement marqué par une forte inflation des coûts, des tensions d'approvisionnement et une multiplication des commandes, ces avances ne suffisent souvent plus à couvrir les besoins réels de préfinancement. Les PME et ETI doivent alors mobiliser d'autres leviers (lignes de crédit court terme, affacturage, ou partenariats bancaires spécifiques) pour sécuriser leur trésorerie dans la durée.
Des délais de paiement publics et de nombreuses contraintes opérationnelles
En matière de délais, la règle reste stricte : 30 jours pour l'État et la plupart des entités publiques, y compris dans le périmètre de la défense. Si ce délai est en théorie protecteur, la réalité opérationnelle est parfois plus nuancée, notamment lorsque la validation des jalons techniques ou administratifs prend du retard. Ces décalages, combinés à des cycles de production capitalistiques, créent des tensions ponctuelles mais significatives sur la trésorerie des industriels.
Des particularités industrielles et doublé d'exigences de conformité
À ces contraintes s'ajoutent des spécificités propres au secteur :
La sensibilité des programmes, la gestion des matériels classifiés et la dépendance à l'égard de donneurs d'ordre étatiques complexifient la relation contractuelle et alourdissent les processus de validation. Dans ce contexte, la continuité de financement n'est pas seulement un enjeu de gestion : elle conditionne la performance opérationnelle et la souveraineté industrielle.
La sous-traitance : telle que définie par la loi du 31 décembre 1975 (n°75-1334), désigne l'opération par laquelle un entrepreneur confie, sous sa responsabilité, l'exécution d'une partie ou de la totalité du contrat d'entreprise ou du marché public à une autre personne appelée sous-traitant.
La déclaration des sous-traitants constitue une obligation légale pour toute entreprise intervenant sur un marché public. Afin de garantir la transparence et la traçabilité des sous-traitants, le service des achats d'armement (S2A) met à disposition un formulaire spécifique, le DC4. Ce document permet de présenter officiellement chaque sous-traitant à l'administration, de détailler la nature des prestations concernées et d'obtenir l'acceptation ainsi que l'agrément des conditions de versement par l'acheteur. Le formulaire DC4 est accessible en ligne et doit être dûment renseigné, puis transmis au pouvoir adjudicateur pour chaque sous-traitant impliqué dans l'exécution du marché.
Affacturage et commande publique défense : que dit le droit ?
Dans un marché public, l'entreprise qui exécute le contrat (ou un sous-traitant bénéficiant d'un paiement direct) détient une créance, c'est-à-dire une somme que l'administration doit lui verser. Cette facturation peut être cédée à un établissement de crédit ou à un factor afin d'obtenir un financement immédiat, sans attendre le paiement de l'acheteur public. On parle alors de cession de créance.
Deux formes principales existent :
Dans les deux cas, il est obligatoire de notifier cette cession au comptable public désigné dans le marché, afin qu'il reconnaisse officiellement le transfert de la créance.
L'affacturage, ou factoring, s'inscrit dans ce cadre. Il s'agit d'un contrat global entre une entreprise et un factor : l'affactureur achète les factures de la société, les finance immédiatement, et se charge ensuite du recouvrement. Ce dispositif est compatible avec les marchés publics, à condition de respecter les formalités légales et les clauses du contrat public. Il permet aux titulaires, y compris les PME, d'améliorer leur trésorerie tout en sécurisant leur relation financière avec l'État.
Enfin, certaines administrations expérimentent le reverse factoring public (ou affacturage inversé). Dans ce schéma, c'est l'acheteur public lui-même qui met en place un dispositif avec un ou plusieurs factors pour offrir à ses fournisseurs un règlement anticipé garanti. Ce système favorise la fluidité des paiements et soutient la solidité financière des entreprises intervenant dans la commande publique, notamment dans le secteur de la défense où les montants et délais peuvent être importants.
Pourquoi l'affacturage aide les entreprises dans la défense ?
L'affacturage appliqué aux marchés publics de défense permet de transformer rapidement des créances détenues sur l'État, la Direction générale de l'armement (DGA) ou les grands maîtres d'œuvre en liquidités disponibles. Cette conversion en cash intervient avant le règlement effectif des factures et présente, dans la plupart des cas, un coût inférieur au coût d'opportunité lié à l'immobilisation du capital (stocks, main-d'œuvre qualifiée, pénalités de retard). Le modèle repose sur le risque souverain de l'acheteur public, généralement considéré comme très faible.
Ce mécanisme contribue aussi à lisser les flux de trésorerie. Dans le cadre de marchés à cycles longs, notamment en défense où la périodicité des paiements peut aller jusqu'à six mois, les avances et acomptes ne couvrent pas toujours la totalité des besoins. L'affacturage joue alors un rôle de pont financier entre deux jalons de facturation, assurant une continuité de trésorerie sans tension sur le fonds de roulement.
L'outil offre par ailleurs une capacité d'adaptation aux montées en charge industrielles (ou ramp-ups) imposées par des programmes accélérés tels que :
Il permet aux entreprises d'accroître leur production dans des domaines critiques (munitions, propulsion, optronique, électronique de puissance ou cybersécurité) sans avoir à diluer leur capital par de nouvelles levées de fonds.
Enfin, l'affacturage entraîne une externalisation partielle de la gestion du poste clients. Le factor prend en charge le suivi des créances, les relances et les affectations de paiement, tout en laissant l'entreprise conserver la maîtrise de sa relation contractuelle avec l'acheteur public grâce à un schéma clairement notifié au comptable assignataire.
Le fonctionnement de l'affacturage dans la filière de la défense
Dans l'industrie de la défense, les cycles de facturation et de paiement sont souvent longs, notamment lorsqu'ils concernent des marchés publics ou des programmes stratégiques. L'affacturage permet aux entreprises de ce secteur de transformer ces créances en trésorerie immédiate, tout en sécurisant leurs flux financiers.
Le processus se déroule en cinq grandes étapes. D'abord, l'entreprise cède ses factures au factor, qui devient alors propriétaire des créances. L'affactureur notifie ensuite l'acheteur public de cette cession, une étape obligatoire dans le cadre des marchés publics afin d'assurer la transparence et la conformité réglementaire.
Une fois la notification effectuée, le factor avance les fonds à l'entreprise, généralement sous 24 à 48 heures. Cette avance représente entre 80 % et 95 % du montant des factures cédées, permettant à l'entreprise de disposer immédiatement de liquidités pour financer sa production, ses salaires ou ses investissements.
Lorsque l'acheteur public règle le paiement, il le fait directement à la société d'affacturage, conformément à la notification reçue. Enfin, le factor rembourse les fonds avancés à l'entreprise, déduction faite de sa commission de service.
Ce mécanisme fluide garantit aux acteurs de la défense une trésorerie stable et prévisible, tout en simplifiant la gestion administrative de leurs contrats. Dans un environnement où la rigueur budgétaire et la fiabilité des paiements sont essentielles, l'affacturage devient un véritable outil stratégique de continuité financière.
Infographie : découvrez le processus complet de l'affacturage appliqué au secteur de l'industrie de l'armement. Ce schéma illustre les différentes étapes, depuis la cession des factures par l'entreprise jusqu'au remboursement final des fonds par l'affactureur.
Les différents types d'affacturage pour la défense
L'affacturage permet à une entreprise de transformer ses factures en trésorerie immédiate, grâce à un établissement financier (le factor). Dans le cadre des marchés publics, plusieurs formules spécifiques existent, selon le type de contrat, l'avancement du projet et le profil du client.
1. Affacturage “marchés publics” (dit notifié)
Le principe : L'entreprise cède au factor ses créances nées d'un marché public (ce que l'administration lui doit). La cession se fait par bordereau Dailly ou cession ordinaire, puis elle est notifiée au comptable public responsable du paiement.
Les avantages :
En pratique : Adapté aux marchés à livraisons régulières ou à factures validées périodiquement (services, fournitures, maintenance…).
2. Affacturage sur “jalons”
Le principe : Pour un petit rappel, les jalons correspondent à des étapes clés marquant l'avancement d'un projet. Ils sont intégrés au calendrier prévisionnel par le chef de projet ou par le commanditaire, afin de structurer et suivre la progression des travaux. Utilisé dans les marchés où le paiement se fait par étapes (ou jalons), selon l'avancement du projet. Le factor finance les acomptes ou situations de travaux déjà constatés (via une attestation ou un certificat de service fait partiel).
Intérêt : Permet de combler les périodes sans encaissement entre deux jalons, qui peuvent durer jusqu'à 6 mois (notamment dans les projets de défense, infrastructures ou R&D).
En pratique : Très utile pour les prestataires techniques ou sous-traitants dont la trésorerie dépend d'étapes espacées.
3. Reverse factoring public (lorsqu'il est proposé par l'acheteur)
Le principe : Ici, c'est l'acheteur public (collectivité, ministère, établissement, etc.) qui met en place un dispositif de paiement anticipé. Un financeur agréé (banque, factor ou plateforme) règle les fournisseurs avant échéance, puis se fait rembourser par l'acheteur à la date prévue.
Les avantages :
En pratique : Utilisé sur de grands programmes publics (défense, santé, infrastructures) pour fluidifier les paiements.
4. Affacturage “filière” (avec grands maîtres d'œuvre)
Le principe : Quand l'entreprise travaille en sous-traitance pour un grand maître d'œuvre (ex. Airbus, Thales, Vinci, etc.) lui-même titulaire d'un marché public, la créance concerne un client privé, non directement l'État.
Mécanisme : Le factor finance la facture adressée au maître d'œuvre. Pour sécuriser le risque, on ajoute souvent une assurance-crédit (garantie contre défaut de paiement du maître d'œuvre).
En pratique : Idéal pour les PME sous-traitantes dans des filières complexes (défense, aéronautique, énergie), où la relation contractuelle est privée mais dépend d'un marché public en amont.
| Type d'affacturage | Client payeur | Moment du financement | Taux de financement usuel | Spécificité |
|---|---|---|---|---|
| Marchés publics (notifié) | Administration publique | Après service fait | 80–95 % | Notification au comptable public |
| Jalons | Administration publique | Après chaque étape / attestation | 70–90 % | Couvre les périodes longues entre jalons |
| Reverse factoring public | Acheteur public (mandaté) | Paiement anticipé global | Variable | Mis en place par l'acheteur, massifie le bénéfice |
| Filière grands maîtres d'œuvre | Client privé (intégrateur) | Après facturation au maître d'œuvre | 70–90 % | Souvent couplé à assurance-crédit |
Points juridiques et opérationnels à verrouiller
Avant de mettre en place un dispositif d'affacturage dans un marché public de défense, plusieurs éléments doivent être soigneusement encadrés pour garantir la conformité juridique et la fluidité opérationnelle.
Traçabilité des créances cédées
Chaque facture doit être explicitement rattachée au marché concerné (référence, lot, acte spécial de sous-traitance le cas échéant). Cette identification précise facilite la reconnaissance de la créance par le comptable public et sécurise la notification de cession. Il est indispensable de respecter toutes les mentions obligatoires exigées par la réglementation.
Avances et remboursements
L'articulation entre le plan de remboursement de l'avance versée par l'acheteur public et les factures cédées au factor doit être rigoureusement vérifiée. Une mauvaise coordination peut provoquer une “collision” financière entre les précomptes effectués par le comptable public et les créances déjà cédées, créant ainsi un risque de double prélèvement ou de non-paiement.
Périodicité et délais de facturation
Il est important d'anticiper la fréquence des situations d'acompte afin d'éviter des périodes trop longues sans encaissement. Dans certains marchés gérés par la Structure intégrée du maintien en condition opérationnelle des matériels terrestres (SIMMT ou SDS), ces intervalles peuvent atteindre jusqu'à six mois. Un bon cadrage des jalons de facturation permet d'adapter le rythme des paiements au calendrier du projet et d'assurer une compatibilité optimale entre les avances versées par l'acheteur public et le financement obtenu via l'affacturage.
Clauses sensibles et conformité
Certaines clauses contractuelles propres aux marchés de défense exigent une attention particulière : confidentialité, contrôle export (ITAR/EAR), exigences de sécurité-défense ou habilitations du personnel. Ces contraintes peuvent impacter les procédures de connaissance client (KYC) et la documentation demandée par le factor. Il est donc recommandé d'anticiper ces points pour préserver la conformité sans bloquer la possibilité de cession de créances.
Exemple d'affacturage dans l'industrie militaire
Industrie de la munition et de la pyrotechnie
Dans ce secteur, les entreprises sont souvent confrontées à des hausses soudaines de commandes nécessitant une réaction immédiate. Ces pics d'activité impliquent des achats massifs de matières premières (poudres, métaux, composants spécifiques) et un renforcement des procédures de qualité et de sécurité (QA).
Ces contraintes entraînent une tension sur le besoin en fonds de roulement (BFR), particulièrement lors de la constitution des stocks et de la production en amont des livraisons. L'affacturage, combiné à la cession Dailly, permet alors de lisser les pics de trésorerie : les situations de travaux ou de livraison intermédiaires peuvent être financées, garantissant la continuité des approvisionnements et la stabilité financière pendant les phases de montée en cadence.
Maintenance en conditions opérationnelles (MCO) aéronautique et terrestre
Les acteurs du MCO, qu'ils interviennent dans l'aéronautique, la défense ou la maintenance industrielle, doivent composer avec une supply chain irrégulière et des pénuries de pièces détachées.
Ces retards ou ruptures d'approvisionnement provoquent des immobilisations d'équipements et des accumulations de stocks qui pèsent sur la trésorerie.
L'affacturage devient ici un outil de financement efficace pour couvrir les cycles d'atelier entre deux jalons contractuels, c'est-à-dire entre la commande et la validation finale des prestations. En anticipant le paiement des créances en cours, il permet de maintenir la fluidité financière, de sécuriser les achats et de préserver la continuité des opérations techniques.
Cybersécurité et capteurs électroniques
Dans les secteurs technologiques émergents comme la cybersécurité ou les capteurs intelligents, les entreprises évoluent selon un modèle de prototypage rapide suivi de séries courtes et intensives. Ces cycles de production rapides nécessitent des flux financiers agiles pour financer les composants, l'assemblage et la sous-traitance.
L'affacturage s'avère particulièrement adapté pour accélérer la rotation de trésorerie entre la conception et la livraison des prototypes. De plus, lorsqu'il est disponible, le reverse factoring public, dispositif par lequel les clients institutionnels ou grands donneurs d'ordre règlent plus vite les fournisseurs, peut être combiné à l'affacturage pour accélérer l'onboarding des nouveaux fournisseurs et renforcer la résilience de la chaîne d'approvisionnement.
Indicateurs à suivre
Pour piloter efficacement la trésorerie et la performance financière sur les marchés de la défense, il est essentiel de suivre un ensemble d'indicateurs à la fois stratégiques et opérationnels :
Le book-to-bill défense
Mesure le rapport entre les commandes reçues (notamment issues du publique) et le chiffre d'affaires réalisé sur la période. Cet indicateur reflète le niveau de renouvellement du carnet de commandes et la dynamique commerciale dans le secteur défense.
La couverture de stock
Évalue, en nombre de jours, le niveau des stocks disponibles par rapport à la consommation prévue, en particulier sur les références critiques. Cet indicateur permet de vérifier la capacité à soutenir la production sans excès de capital immobilisé.
Le DSO public (Days Sales Outstanding)
Suit le délai moyen de paiement effectif des clients publics. L'objectif est de maintenir un DSO proche du cadre légal de 30 jours, tout en mesurant l'écart réel constaté. Cet indicateur renseigne directement sur la fluidité du cash entrant.
La part des ventes financées
Précise la proportion des factures placées sous cession Dailly ou affacturage. Ce ratio permet d'apprécier le degré de recours au financement de créances publiques et son poids dans la trésorerie globale.
Les avances et financement factor
Mesure, d'une part, le taux d'avance obtenu dans les marchés publics (généralement entre 5% et 30%), et d'autre part, le taux de financement accordé par le factor sur les jalons de facturation. Le suivi croisé de ces deux paramètres éclaire la capacité de l'entreprise à équilibrer ses flux de financement et à lisser ses besoins en trésorerie.
Mise en place : check-list en 6 étapes
Avant de déployer une solution d'affacturage dans le cadre d'un marché public de défense, il est crucial de structurer la démarche pour garantir la conformité, la transparence et l'efficacité du dispositif. Voici une check-list en 6 étapes pour sécuriser chaque phase du processus :
FAQ sur l'affacturage défense
💬 L'État paie sous 30 jours : pourquoi recourir à l'affacturage ?
👉 Même si l'État règle "en principe" ses factures dans un délai légal de 30 jours, les cycles de production et la périodicité des acomptes peuvent générer des vallées de trésorerie de plusieurs mois entre deux jalons.
L'affacturage permet de financer cette période d'attente et d'accompagner les ramp-ups induits par les programmes ASAP et EDIRPA.
💬 La cession Dailly est-elle autorisée dans les marchés de défense ?
👉 Oui. Le Code monétaire et financier encadre la cession de créances issues de marchés publics.
Le titulaire ou le sous-traitant payé directement peut céder sa créance à une banque ou à un factor, à condition de notifier cette opération au comptable public désigné dans le marché.
💬 Le reverse factoring “public”, c'est quoi ?
👉 C'est un dispositif dans lequel l'acheteur public met en place un programme de financement pour permettre à ses fournisseurs d'obtenir un paiement anticipé garanti par un partenaire financier.
L'objectif est de sécuriser la chaîne d'approvisionnement et d'améliorer la trésorerie des entreprises sans modifier les conditions de paiement légales.
💬 Quelles limites ou précautions à connaître ?
👉 L'entreprise doit vérifier la compatibilité de l'affacturage avec les clauses sensibles du marché (confidentialité, sécurité-défense, contrôle export) et s'assurer que les flux financiers ne se chevauchent pas avec les avances ou acomptes déjà versés.
💬 Quel formalisme respecter pour céder une créance publique ?
👉 La cession doit faire l'objet d'un bordereau conforme aux articles du Code monétaire et financier, mentionnant clairement le marché, le lot, et la facture concernée.
La notification au comptable public est impérative pour rendre la cession opposable.
💬 Les sous-traitants peuvent-ils affacturer leurs paiements directs ?
👉 Oui, sous réserve que le sous-traitant bénéficie d'un paiement direct prévu au marché et que l'acte spécial de sous-traitance soit accepté et notifié.
La cession suit alors la même procédure que pour le titulaire principal.
💬 Quels sont les avantages concrets pour les PME du secteur défense ?
👉 L'affacturage offre un accès rapide à la liquidité sans dilution du capital.
Il soutient la capacité de production, facilite l'achat de matières premières et sécurise la trésorerie durant les phases critiques de fabrication ou de montée en cadence.
💬 Les grands maîtres d'œuvre utilisent-ils aussi l'affacturage ?
👉 Oui. De nombreux intégrateurs de grands programmes de défense combinent des schémas de cession Dailly et d'affacturage pour lisser leurs flux de trésorerie tout en finançant leur chaîne de sous-traitance.
💬 Quel est le coût d'un dispositif de factoring ?
👉 Il dépend de plusieurs paramètres : taille du portefeuille de factures, niveau de risque, durée moyenne des encaissements et volume de financement mobilisé.
En général, le coût reste inférieur au coût d'opportunité lié à l'immobilisation du capital (stocks, heures non payées, pénalités).
💬 L'affacturage modifie-t-il la relation avec l'acheteur public ?
👉 Non. L'entreprise reste responsable de l'exécution du marché et conserve la relation contractuelle.
Le factor intervient uniquement pour le financement et la gestion de la créance, sans interférer dans la maîtrise d'ouvrage.
💬 Comment gérer les informations confidentielles pendant la cession ?
👉 Il est recommandé d'encadrer la transmission de documents sensibles par des clauses de confidentialité spécifiques et de travailler avec des factors disposant d'autorisations ou d'habilitations adaptées au secteur défense.
💬 Les programmes européens (EDIRPA, ASAP, EDF) sont-ils compatibles avec l'affacturage ?
👉 Oui, à condition que les contrats et conventions prévoient la possibilité de céder les créances.
Certains dispositifs européens prévoient même des mécanismes de préfinancement compatibles avec les montages d'affacturage.
💬 Quels indicateurs financiers suivre pour mesurer l'impact ?
👉 Book-to-bill défense, DSO public, couverture de stock, part des ventes sous factoring, taux d'avance au marché et taux de financement sur jalons :
ces indicateurs constituent un tableau de bord essentiel pour piloter la trésorerie “Défense et Cash”.
💬 Peut-on combiner avance, affacturage et cession Dailly ?
👉 Oui, mais avec précaution.
L'articulation entre ces instruments doit être vérifiée pour éviter qu'un même flux financier soit mobilisé plusieurs fois.
Un cadrage clair évite tout conflit entre l'acheteur public, le titulaire et le factor.
💬 Conclusion
👉 Le combo commande publique + réarmement européen + chaînes en tension fait de l'affacturage un outil pivot pour exécuter les programmes défense sans asphyxier la trésorerie.
En France, le cadre juridique (cession Dailly/ordinaire, notification au comptable, avances, acomptes 6 mois en SDS, 30 jours de paiement) sécurise l'opération… à condition d'un paramétrage précis et d'un pilotage fin des jalons.
Notre offre d'affacturage pour le secteur de la défense
Nous accompagnons les entreprises et sous-traitants du secteur de la défense, industriels, intégrateurs, sociétés de maintenance (MCO), fabricants de composants ou prestataires logistiques, dans la mise en place de solutions d'affacturage adaptées à leurs contraintes opérationnelles et contractuelles.
Notre objectif est de sécuriser et fluidifier la trésorerie des acteurs du domaine, souvent soumis à des cycles de production longs, à des jalons de paiement échelonnés et à des procédures administratives exigeantes.
L'affacturage permet d'obtenir un financement immédiat sur les créances validées (factures ou situations de travaux), sans attendre les délais de règlement parfois étendus des donneurs d'ordre publics ou privés.
Notre cabinet collabore avec les principaux factors spécialisés en France et à l'international, capables de financer des montants significatifs tout en intégrant les spécificités du secteur défense.
