Le secteur du bâtiment et des travaux publics (BTP), véritable pilier de l'économie française, fait face à une problématique très actuelle et récurrente : les délais de paiement. Alors que les entreprises du BTP sont engagées dans des projets souvent longs et complexes, elles subissent la pression des délais de règlement de leurs clients, qu'il s'agisse de grandes entreprises privées ou de commandes publiques.
Ce décalage temporel entre la réalisation des travaux et la réception des paiements fragilise considérablement la trésorerie des sociétés, en particulier les petites et moyennes entreprises (PME) et les sous-traitants. Dans ce contexte, l'affacturage apparaît comme une solution salutaire, capable de soulager ces acteurs d'une contrainte financière devenue endémique.
Rappel sur les délais de paiement
Les délais de paiement désignent la période entre la date d'émission d'une facture et le moment où celle-ci est réglée par le client. Ces délais peuvent varier en fonction des secteurs d'activité, des relations commerciales et des dispositions contractuelles.
En France, la loi encadre les délais de paiement pour éviter les abus, notamment avec la Loi de Modernisation de l'Économie (LME) de 2008. Les dispositions principales sont :
Solutions pour gérer les délais de paiement
La gestion des délais de paiement est un enjeu crucial pour la trésorerie des entreprises, notamment dans un contexte où les retards de paiement peuvent entraîner des tensions financières et nuire à la stabilité de l’activité.
Afin de limiter ces risques, plusieurs solutions existent, allant de la négociation des conditions de paiement avec les clients à des recours plus structurés tels que l'affacturage ou les outils de digitalisation. En cas de non-paiement persistant, des actions légales peuvent également être envisagées pour protéger les intérêts financiers de l'entreprise. Explorons ces différentes options pour mieux maîtriser les délais de règlement.
- Négociation des conditions : les entreprises peuvent négocier avec leurs clients pour fixer des délais de paiement qui leur conviennent mieux.
- Factoring : l'affacturage est une solution qui permet à une entreprise de vendre ses créances à une société spécialisée qui lui avance les fonds, moyennant des frais.
- Digitalisation : l’utilisation de logiciels de gestion des factures et des paiements permet de suivre plus facilement les échéances et d’automatiser les relances en cas de retard.
- Recours juridique : En cas de non-paiement prolongé, les entreprises peuvent faire appel à des procédures judiciaires ou des sociétés de recouvrement pour récupérer leurs créances.
Une tension croissante autour des délais de paiement
En 2023, selon l'observatoire des délais de paiement, près de 30 % des entreprises du BTP déclaraient des retards de règlement supérieurs à 60 jours. Un pourcentage alarmant qui, dans certains cas, met en péril la survie des structures, obligeant ces dernières à jongler entre fournisseurs, salaires, et autres charges fixes.
Le caractère cyclique du secteur, avec des chantiers souvent échelonnés sur plusieurs mois, voire années, aggrave encore cette tension. Plus généralement, les retards de paiement en France ont montré une légère aggravation par rapport à l'année précédente. La moyenne des retards s'établit à 12,6 jours au troisième trimestre 2023, contre 11,7 jours fin 2022.
Cette augmentation concerne particulièrement certains secteurs comme l'hébergement-restauration, le transport, et l'information-communication, où les retards atteignent parfois jusqu'à 16,5 jours. Environ 50 % des entreprises françaises parviennent cependant à payer leurs factures dans les délais, ce qui est un record par rapport aux années précédentes. Toutefois, 8,3 % des sociétés accusent des retards supérieurs à 30 jours, une hausse par rapport aux 7,2 % de l'année précédente.
Les petites et moyennes entreprises (PME) sont les plus affectées par ces retards, avec un manque à gagner estimé à 13 milliards d'euros. Les régions comme l'Île-de-France sont particulièrement touchées avec une moyenne de 17,4 jours de retard, tandis que des régions comme la Bretagne et les Pays de la Loire affichent des retards inférieurs à la moyenne nationale, autour de 9 à 10 jours.
C'est dans ce contexte d’incertitude que le recours à l'affacturage se démocratise. Longtemps réservé aux grands groupes industriels, ce mécanisme de financement s'ouvre de plus en plus aux entreprises du BTP, y compris les petites structures. Et pour cause, il permet de transformer les créances clients en liquidités quasi immédiates, offrant ainsi une bouffée d'oxygène à des sociétés souvent asphyxiées par l'attente des règlements.
L'affacturage : un levier de trésorerie pour les entreprises du BTP
L’affacturage, ou "factoring", consiste pour une entreprise à céder ses créances clients à un organisme financier, appelé factor, qui lui avance alors les fonds, moyennant une commission. Ainsi, plutôt que d'attendre 60, 90 jours, voire plus, pour être payé par son client, l'entreprise peut récupérer immédiatement une partie des montants dus (généralement entre 80 et 90 %), le solde étant versé une fois le client réglé.
Pour le secteur du BTP, où les délais de paiement peuvent atteindre des proportions problématiques, l'affacturage se révèle cruciale. Elle permet non seulement de lisser les flux de trésorerie, mais aussi de sécuriser l’activité en cas de retard de paiement.
Les PME du BTP, en particulier, peuvent ainsi financer plus sereinement l'achat de matériaux, payer leurs sous-traitants, et honorer leurs charges sans risquer de se retrouver à court de liquidités. Dans un contexte où les marges sont souvent faibles et où les aléas des chantiers peuvent rapidement bouleverser l’équilibre financier, l’affacturage devient une véritable bouée de sauvetage.
L'affacturage est un outil au service des sous-traitants et des artisans
Les sous-traitants du BTP, régulièrement en bout de chaîne des paiements, sont particulièrement sensibles à ces retards. Face aux grands donneurs d'ordre, qui, en dépit des lois en vigueur, ne respectent pas toujours les délais légaux de règlement, l’affacturage devient une alternative de plus en plus utilisée.
En récupérant rapidement leurs fonds, ces sous-traitants peuvent ainsi se concentrer sur la réalisation de nouveaux projets, au lieu de s'inquiéter de leur survie financière. De la même manière, les artisans, électriciens, plombiers, maçons qui interviennent sur des chantiers en tant que prestataires spécialisés, trouvent dans l’affacturage une solution pour éviter le gouffre financier. Cette forme de financement participatif leur permet de se libérer des contraintes des délais de paiement tout en maintenant une activité fluide.
Un partenariat renforcé avec les factors
Face à cette montée en puissance de l'affacturage dans le secteur du BTP, les sociétés de factoring ont su adapter leurs offres. Désormais, les factors proposent des services spécifiques pour les entreprises du BTP, tenant compte des particularités du secteur, comme les contrats échelonnés ou les relations avec les acteurs publics.
En plus de l’avance de fonds, ces sociétés offrent également des services de gestion du poste client : relance des créances, suivi des règlements, voire couverture du risque d’impayés. Pour des entreprises souvent focalisées sur la gestion des chantiers, ces services additionnels permettent de gagner un temps précieux tout en assurant une protection contre les défauts de paiement.
L'affacturage BTP, une solution d’avenir ?
Si l'affacturage connaît un véritable essor dans le BTP, son adoption reste toutefois inégale. Certains dirigeants d'entreprises, par méconnaissance ou par crainte de coûts supplémentaires, hésitent encore à franchir le pas. Pourtant, dans un secteur où les marges de manœuvre financière se réduisent et où la concurrence s’intensifie, sécuriser sa trésorerie est devenu plus que jamais une priorité.
Face aux incertitudes économiques, à l’inflation des prix des matériaux et à l’allongement des délais de paiement, l’affacturage semble se dessiner comme une solution incontournable pour le BTP. En permettant aux entreprises de retrouver une certaine stabilité financière, il leur offre l’opportunité de se concentrer pleinement sur leur cœur de métier : la construction.
L'affacturage est donc à la fois un outil pratique et astucieux, souvent méconnu mais essentiel pour la santé financière des entreprises du BTP ! En réduisant l’impact des délais de paiement, l'affacturage s'impose progressivement comme un levier indispensable à la survie et à la croissance des entreprises du BTP.
Plus qu'une simple solution de financement, il devient un outil stratégique pour faire face à la complexité croissante du secteur, tout en maintenant une trésorerie saine et en anticipant les projets futurs. Le recours à cette méthode pourrait bien devenir la norme dans les années à venir, contribuant ainsi à stabiliser un secteur clé de l'économie.
Comparez et choisissez
la solution d'affacturage
adaptée à votre entreprise