Par MisterFactor Étude du marché du facotring : note de concjucture Avril 2025
L’année 2025 s’annonce comme une période marquée par une nouvelle augmentation des défaillances d’entreprises en France, ou du moins par leur maintien à un niveau historiquement élevé. Malgré une légère détente des taux d’intérêt, les tensions liées à la guerre commerciale continuent de fragiliser la santé financière de nombreuses sociétés.
Prévision 2025 : un nouveau record historique avec 67 500 défaillances d’entreprises attendues, soit une hausse de +2 % par rapport à 2024.
Les indicateurs de défaillance (RJ/LJ) devraient continuer d’augmenter (+3 à +5 % sur 6 mois), notamment dans les entreprises de plus de 2 M€ de CA.
Les prévisions en France à 6 mois (avril-septembre 2025)
Les prochains mois s’annoncent moroses pour l’économie française, avec des voyants majoritairement au rouge : croissance en berne, trésoreries sous tension, hausse attendue des défaillances d’entreprises et consommation des ménages en net repli.
Indicateur |
Tendance prévue |
PIB | Stagnation ou légère croissance (+0,2 % max) |
Défaillances d'entreprises | En hausse (+3 à +5 % sur 6 mois) |
Taux de chômage | Légère hausse (notamment dans l’industrie et le BTP) |
Trésorerie des entreprises | Sous pression persistante |
Consommation des ménages | En repli ou stabilisation basse |
Exportations | En baisse légère |
Crédit aux entreprises | Accès encore contraint malgré un léger recul des taux |
Les secteurs les plus exposés
- Construction et BTP : pénurie de commandes, pression sur les marges, carnets en repli.
- Commerce de détail : consommation prudente, concurrence forte, transition numérique coûteuse.
- Services B2B et industries digitales : ralentissement de la croissance après des années d’expansion rapide.
Les faits marquants à connaître pour l'année 2025
Les entreprises françaises font face à un climat économique de plus en plus tendu : entre le poids persistant des PGE, la baisse d’activité et la contraction des carnets de commandes, la trésorerie devient un sujet critique pour une majorité d’acteurs.
- Le remboursement des PGE continue de ponctionner la trésorerie des entreprises.
- 75 % des PGE sont toujours en cours de remboursement.
- 7,5 % des entreprises rencontrent déjà des difficultés pour les honorer.
- Une majorité croissante d’entreprises ressent un ralentissement de l’activité, confirmé par les indicateurs (déclarations de TVA, données export).
- Trop de stocks pèsent sur la trésorerie, tandis que les carnets de commandes, notamment à l’export, se contractent.
- Les investissements et les recrutements sont revus à la baisse.
- Tous les secteurs sont touchés, y compris ceux liés à la digitalisation, qui voient leur dynamique ralentir.
- En 2024, 66 000 RJ/LJ ont été enregistrées (+17 %), dont les entreprises de plus de 2 M€ de chiffre d’affaires ont vu leurs défaillances grimper de +23 %.
- Une majorité d’entreprises qualifie désormais leur trésorerie de "difficile".
- Le ressenti de trésorerie "difficile" devient majoritaire dans les enquêtes de conjoncture.
Les délais de paiement en Europe (2024)
Le délai moyen de paiement en Europe est de 62 jours, mais des disparités importantes existent selon les pays :
- Autriche : 55 jours (le plus court)
- Suisse : 59 jours
- Portugal, Royaume-Uni, Allemagne : 60 jours
- France, Italie, Espagne, Pays-Bas : 62 jours
- Belgique : 63 jours (le plus long)
Les perspectives 2025 dans le Monde
Ralentissement économique aux États-Unis
L’économie américaine montre des signes de ralentissement début 2025, sous l’effet des tensions commerciales, de l’incertitude politique et du risque inflationniste.
- La baisse de confiance des consommateurs laisse présager une réduction des dépenses, qui représentent 70 % du PIB américain.
- Trois facteurs clés détermineront l’ampleur du ralentissement : le revenu des ménages (soutenu par aides et hausses salariales), , la solidité des bilans financiers, les effets de richesse, notamment la baisse des marchés boursiers
- L’impact estimé des marchés et des conditions commerciales sur le PIB est de -0,7 point au 1er trimestre.
- Le PIB devrait stagner au premier semestre, avec une amélioration possible au second semestre.
- Prévision de croissance annuelle : +1,6 %
Les tendances mondiales des défaillances d'entreprises
Après une hausse de +10 % en 2024, les défaillances mondiales devraient encore progresser de +6 % en 2025 et +3 % en 2026.
En 2024 :
- États-Unis : +22 %
- Zone euro : +19 %, dont :
- Allemagne : +23 %
- Italie : +45 %
- France : +17 %
En 2025 :
- Nouvelle hausse en Amérique du Nord et en Asie
- Europe de l’Ouest : +3 %
En 2026 : légère amélioration prévue (-3 %)
L'emploi en danger
En 2025, la hausse des défaillances pourrait menacer 2,3 millions d’emplois dans le monde :
- Europe de l’Ouest : 1,1 million
- Amérique du Nord : 450 000
Les secteurs les plus exposés :
- Construction / BTP
- Commerce de détail
- Services
Le crédit et les risques accrus
Une baisse lente des taux et un accès au crédit limité fragilisent les entreprises endettées.
Effet estimé d’une baisse de 1 % du crédit sur les défaillances :
- États-Unis : +3 %
- France : +2 %
- Royaume-Uni : +1 %
- Allemagne : +0,4 %
La guerre commerciale et les risques géopolitiques
Une guerre commerciale majeure pourrait faire grimper les défaillances mondiales de +8 % en 2025-2026.
- +6 800 cas supplémentaires aux États-Unis
- +9 100 en Europe de l’Ouest
Tensions géopolitiques aggravantes : Russie-Ukraine, Moyen-Orient, Taïwan, mer de Chine méridionale
Effet modérateur des dépenses de défense
Les dépenses de défense en Europe pourraient soutenir des secteurs comme :
- Aérospatial
- Métallurgie
- Électronique
- Logistique
- Construction (infrastructure militaire)
Potentiel de réduction des défaillances : -0,4 à -1 point de pourcentage, soit ~3 700 entreprises épargnées.
Les réformes réglementaires européennes
La Commission européenne propose un 28e régime juridique optionnel, visant à harmoniser :
- Le droit des sociétés
- L’insolvabilité
- Le droit du travail
- La fiscalité
L'objectif : faciliter les transactions transfrontalières. À long terme, cela pourrait augmenter les faillites dans les régions les moins compétitives.
Les autres projets en cours : harmonisation des règles de faillite, réduction des délais de paiement à 30 jours, avec un risque de pression accrue sur la trésorerie.
Une année charnière pour l’économie mondiale
L’année 2025 s’annonce comme une étape décisive dans un environnement économique mondial fragilisé : croissance ralentie, pressions financières, tensions géopolitiques et instabilité commerciale continuent de menacer les entreprises.
Face à cette situation, la capacité des grandes économies à :
- apaiser les tensions commerciales,
- garantir un accès au crédit,
- coordonner des réformes efficaces,
sera déterminante pour limiter l’impact d’un ralentissement prolongé. Plus que jamais, la gestion des risques, la vigilance financière et des politiques publiques ciblées seront essentielles pour préserver la stabilité économique.
Les perspectives pour l’affacturage en 2025
L’affacturage s’impose en 2025 comme une solution de financement de plus en plus prisée par les entreprises, notamment les PME confrontées à des trésoreries fragilisées. La hausse continue des défaillances, le remboursement toujours actif des PGE et l’allongement des délais de paiement en Europe créent un environnement propice au recours à cette technique de mobilisation de créances.
Face à un accès au crédit encore contraint, malgré la légère détente des taux d’intérêt, l’affacturage apparaît comme une alternative immédiate pour générer de la liquidité. En permettant aux entreprises de céder leurs factures clients et d’obtenir un financement quasi instantané, cette solution devient un levier précieux pour préserver la trésorerie sans alourdir l’endettement.
Cette tendance est particulièrement marquée dans les secteurs les plus exposés : le BTP, le commerce de détail et les services B2B, où les tensions sur les marges et les retards de règlement se multiplient. Par ailleurs, les entreprises orientées vers l’export, confrontées à une contraction des carnets de commandes, trouvent également dans l’affacturage export un outil pour sécuriser leurs flux financiers à l’international.
En parallèle, les acteurs du factoring modernisent leurs offres, avec des solutions digitalisées, plus souples et mieux adaptées aux cycles d’activité tendus. L’émergence de plateformes d’affacturage en ligne permet notamment une meilleure réactivité, un accès facilité pour les TPE/PME, et une transparence accrue sur les coûts.
En 2025, l’affacturage n’est plus seulement un recours ponctuel, mais s’inscrit comme un véritable outil stratégique de gestion du besoin en fonds de roulement. À mesure que les incertitudes économiques persistent, son usage pourrait continuer à s’élargir, porté par la nécessité impérieuse de sécuriser la trésorerie face à une conjoncture instable.
Voici, les chiffres sur l'affacturage à retenir.
- +8,5 % de croissance du volume de créances cédées via l’affacturage
- 47 % des entreprises affacturées déclarent l’utiliser de manière régulière pour stabiliser leur trésorerie
- 3 entreprises sur 4 affacturées déclarent que les délais de paiement clients sont en hausse
- 60 % des nouveaux contrats concernent des entreprises de moins de 10 M€ de chiffre d’affaires